Pourquoi est-ce le bon moment pour investir dans les actions japonaises ?
Depuis le début de l’année 2025, le marché boursier japonais a connu une véritable « montagne russe ». Après une chute brutale en avril due à la tempête tarifaire de Trump, le marché japonais a rebondi fortement, notamment au deuxième trimestre, avec une tendance haussière de plus en plus marquée. Au 30 juin, l’indice Nikkei 225 a dépassé les 40 000 points, atteignant 40 487 points, un sommet récent.
La logique derrière cette hausse mérite une analyse approfondie. Tout d’abord, c’est la redécouverte de la valeur des entreprises japonaises par le marché. Lors de la panique d’avril, le PER (Price Earnings Ratio) du marché japonais est tombé à 12, faisant du Japon une « zone de valeur » parmi les principales bourses mondiales. Progressivement, les investisseurs ont compris que les prévisions pessimistes étaient excessives, et le PER s’est stabilisé autour de 13, la valorisation se réajustant, ce qui a été le moteur principal de la transition haussière.
Ensuite, les capitaux internationaux ajustent leur stratégie. La tendance à « réduire leur exposition aux actions américaines » s’intensifie, les investisseurs étrangers réallouent leurs actifs, et le marché japonais, relativement bon marché, devient une cible prioritaire. Plus important encore, les réformes de gouvernance d’entreprise impulsées par la Bourse de Tokyo (TSE) commencent à porter leurs fruits : de plus en plus de sociétés cotées augmentent leurs dividendes, rachetent leurs actions, ce qui indique une amélioration réelle des fondamentaux, et non une simple transition technique.
Par ailleurs, la reprise de la chaîne technologique mondiale stimule la performance des actions dans la semi-conducteurie et les équipements de précision japonais, renforçant la confiance dans la marché. Cependant, la pérennité de cette transition dépend encore de la politique monétaire de la Banque du Japon et de la tolérance au risque des investisseurs mondiaux, qui pourrait à nouveau évoluer.
Il est également important de noter que la récente action de Warren Buffett a renforcé la confiance du marché. Depuis 2019, il investit dans les cinq grandes sociétés commerciales japonaises (Mitsubishi, Mitsui, Itochu, Sumitomo, Marubeni), et en juin dernier, il a encore accru ses positions. Lors de l’assemblée annuelle de Berkshire Hathaway, Buffett a déclaré qu’il ne vendrait « pas ces participations pendant 50 ans », ce qui témoigne de sa confiance.
Sélection de 7 actions japonaises populaires
1. Keyence (6861.JP) - Champion de l’automatisation industrielle
Les investisseurs non spécialisés connaissent peut-être peu le nom Keyence, mais cette société est un véritable « champion caché » dans le domaine de l’automatisation industrielle. Fondée en 1974 par Takehiro Takizaki à Osaka, Keyence a toujours défendu une philosophie « orientée conception », en se concentrant sur le développement de capteurs à haute valeur ajoutée, de systèmes visuels, de marquage laser et d’instruments de mesure industriels. Bien qu’elle ne produise pas directement, sa vaste réseau de vente directe à l’échelle mondiale a permis à ses produits d’être distribués dans 46 pays et régions.
Les applications de Keyence couvrent trois domaines clés : l’automatisation industrielle (capteurs, lecteurs de codes-barres), la mesure de précision (microscopes numériques, équipements de mesure) et le contrôle de procédé (équipements de traitement laser). Dans les secteurs de la semi-conducteurie, de l’automobile et de la biotechnologie, le logo bleu de Keyence est devenu un symbole de « l’usine intelligente ».
Les résultats financiers pour l’exercice 2024 sont remarquables : chiffre d’affaires de 1,059 billion de yens, bénéfice opérationnel de 549,78 milliards de yens, et un bénéfice net de 398,66 milliards de yens. Selon les analystes de Wall Street, le prix cible moyen sur 12 mois est de 74 282,41 yens, avec un maximum à 80 075,16 yens. Comparé au prix actuel de 56 800 yens, Keyence possède un potentiel de hausse d’environ 30%.
2. Tokyo Electron (8035.JP) - Leader des équipements pour semi-conducteurs
Tokyo Electron est un fournisseur incontournable dans la chaîne mondiale de semi-conducteurs, avec une capitalisation boursière de 12,6 trillions de yens. La société fournit principalement des systèmes de nettoyage de wafers, des équipements de dépôt de couches minces, à des géants comme Samsung, TSMC, Intel. Avec l’importance stratégique croissante des semi-conducteurs dans l’électronique et la défense, la demande pour ces équipements ne cesse d’augmenter.
Pour l’exercice 2024, le chiffre d’affaires consolidé atteint 2,43 trillions de yens, en hausse de 32,8%. Les ventes à l’étranger ont crû de façon spectaculaire, atteignant 2,24 trillions de yens (+36,2%), représentant 92,2% du total. Malgré une hausse de 28,5% des coûts de vente, la gestion rigoureuse des coûts a permis une croissance du bénéfice brut de 38,1%, à 1,15 trillion de yens, avec une marge brute en hausse de 1,7 point à 47,1%. Plus impressionnant encore, le bénéfice opérationnel a bondi de 52,8% à 697,32 milliards de yens, et le bénéfice net après impôts a augmenté de 49,5% pour atteindre 544,13 milliards de yens, avec un EPS passant de 783,8 à 1182,4 yens.
Les analystes de Jefferies maintiennent une recommandation d’achat, avec un objectif de 32 000 yens, laissant une marge de progression importante.
3. Mitsubishi Heavy Industries (7011.JP) - Leader en défense et industrie lourde
Mitsubishi Heavy Industries, considéré comme un « fossile vivant » de l’industrie japonaise, remonte à 1884 avec la création du chantier naval Mitsubishi. Depuis l’ère Meiji, cette entreprise centenaire a été témoin de toute l’industrialisation du Japon, et s’est aujourd’hui développée en un conglomérat couvrant l’aérospatial, l’énergie, la mécanique industrielle.
Les perspectives pour 2025-26 sont très optimistes. Sans tenir compte des effets des tarifs américains, la demande en défense étant forte, Mitsubishi Heavy prévoit une croissance de 9,6% du bénéfice opérationnel à 420 milliards de yens pour 2025-26. Cela s’appuie sur la performance remarquable de 2024-25, avec un bénéfice opérationnel de 383,2 milliards de yens (+35,6%). La division aérospatiale et défense voit ses profits augmenter de 40%, tandis que l’énergie progresse de 17%, constituant les principaux moteurs de croissance.
Les analystes estiment un prix cible moyen de 3 743,76 yens, avec un maximum à 4 100 yens. Par rapport au cours actuel de 3 185 yens, cela laisse une marge de hausse de 17,54%.
4. Nintendo (7974.JP) - Point de transition dans l’industrie du jeu vidéo
Nintendo, géant du divertissement pour joueurs du monde entier, a connu une année 2024 décevante. Le chiffre d’affaires a chuté de 30,3% à 1,16 trillion de yens, le bénéfice opérationnel a plongé de 46,6% à 282,5 milliards, et le bénéfice net a reculé de 43,2% à 278,8 milliards.
La baisse du chiffre d’affaires s’explique principalement par : 1) la fin du cycle de vie de la Switch actuelle, avec une forte attente pour la nouvelle génération ; 2) l’annonce de la Switch 2 a encore freiné la volonté d’achat des consommateurs. La répartition géographique montre que l’Amérique représente 44,2% du chiffre d’affaires, l’Europe 24,5%, et le Japon 23,6%.
Mais pourquoi continuer à s’y intéresser ? Les analystes estiment que l’industrie du jeu vidéo retrouve ses atouts d’investissement. Doug Creutz, analyste chez TD Cowen, indique que la croissance du secteur dépasse toujours celle du PIB mondial, grâce à l’expansion du nombre de joueurs et à la diversification des modèles de monétisation — abonnements, objets virtuels, mises à jour saisonnières — permettant aux éditeurs de maximiser leurs revenus par utilisateur.
Les 11 analystes de Wall Street donnent en moyenne un objectif de 14 035,27 yens sur 12 mois, avec un maximum à 20 780 yens, ce qui reflète une forte confiance dans l’avenir de Nintendo.
5. Sony Group (6758.JP) - Bénéficiaire de l’écosystème contenu
Les résultats du dernier trimestre de Sony montrent une croissance de 4,6% du bénéfice net à 197,7 milliards de yens, soutenue par la musique et le cinéma. La société prévoit toutefois une baisse de 13% du bénéfice pour le nouvel exercice, principalement à cause des tarifs américains.
Les performances varient selon les divisions. La musique et le cinéma ont été les moteurs de la profitabilité, grâce aux investissements dans l’écosystème contenu : acquisition de Bungie, plateforme d’animation Crunchyroll, partenariat avec Kadokawa pour développer des IP dérivées. Ces investissements portent leurs fruits.
En revanche, la division hardware est en difficulté. Les ventes de PS5 ont été révisées à la baisse, passant de 1,85 million à 1,5 million d’unités. La concurrence dans le marché des consoles s’intensifie. La menace principale vient aussi des tarifs américains, qui pourraient réduire le bénéfice opérationnel de 100 milliards de yens, obligeant Sony à repenser sa chaîne d’approvisionnement mondiale.
Les dirigeants de Sony ont déjà pris des mesures : diversification des sites de production, ajustement des prix. La capacité de Sony à conjuguer « agilité » japonaise et transformation vers les services de contenu sera cruciale pour faire face aux risques géopolitiques, et constitue un point clé à suivre.
Les 9 analystes de Wall Street fixent en moyenne un objectif de 4 389,49 yens sur 12 mois, avec un maximum à 4 910 yens. Par rapport au prix actuel de 3 607 yens, cela laisse un potentiel de hausse d’environ 21,69%.
6. Mitsubishi Corporation (8058.JP) - Investissement long terme de Buffett
Mitsubishi Corporation, l’un des cinq grands sôshâ japonais, est aussi l’une des entreprises préférées de Buffett chez Berkshire Hathaway. En juin 2025, Berkshire a annoncé avoir augmenté ses participations dans ces cinq sôshâ de 1,0% à 1,7%, portant sa détention totale à 8,5% à 9,8%.
Buffett a commencé à investir dans ces sociétés dès juillet 2019, attiré par leur gestion efficace du capital, leur management compétent, et leur orientation vers la valeur pour l’actionnaire. Dans la lettre aux actionnaires de février 2025, Buffett a indiqué avoir obtenu l’accord japonais pour porter sa participation à plus de 9,9%, laissant entendre qu’il continuerait à renforcer ses positions. Ces sôshâ détiennent ou participent à de nombreux projets dans l’énergie, les ressources et les infrastructures à l’échelle mondiale.
Les résultats pour l’exercice 2025 (au 31 mars) montrent un chiffre d’affaires de 18,6 trillions de yens, en baisse de 4,9%, mais un bénéfice avant impôt en croissance de 2,3% à 14 000 milliards de yens. Le bénéfice net attribuable à la société mère s’élève à 950,7 milliards de yens, en léger recul de 1,4%, mais témoigne de la résilience des sôshâ japonais face aux vents contraires économiques.
Actuellement, le cours de Mitsubishi Corporation est un peu élevé, il est conseillé d’attendre une correction pour entrer à un prix raisonnable, mais la valeur long terme reste claire.
7. Hitachi (6501.JP) - De fabricant à fournisseur de services, une transition réussie
Hitachi, avec 111 ans d’histoire, est connu pour ses téléviseurs, magnétoscopes et batteries Maxell. La société a récemment multiplié les acquisitions, notamment celle de GlobalLogic, société américaine de services numériques, pour accélérer sa transformation vers un fournisseur de solutions logicielles. Le PDG, Toshiaki Higashihara, affirme : « Ce sera une transformation majeure pour toute l’entreprise. »
Fondée en 1910, Hitachi est réputée pour sa stratégie agressive d’acquisitions dans le secteur industriel. Elle a quitté la majorité de ses activités grand public, vendant notamment ses outils électriques et ses chimies. La nouvelle stratégie est claire : conserver ses activités de transport ferroviaire, de pièces automobiles, et se concentrer sur la digitalisation industrielle, pour accompagner la transformation numérique de ses clients manufacturiers.
Après la tempête tarifaire de Trump en avril, le cours de l’action Hitachi a fortement chuté, mais a rapidement rebondi, et reste proche de ses sommets de 20 ans. Selon Ulrike Schaede, professeure à l’Université de Californie à San Diego, la transformation de Hitachi, passant d’un fabricant électrique à un fournisseur de solutions numériques pour infrastructures, est un exemple de transition d’entreprise réussie.
L’attractivité de Hitachi réside dans sa stratégie claire de transition, sa forte capacité d’exécution, et la reconnaissance du marché de sa vision.
Comment les investisseurs taïwanais peuvent-ils entrer dans les actions japonaises populaires ?
Après avoir identifié les actions souhaitées, il faut choisir le canal d’investissement adapté. Voici trois options, avec leurs avantages et inconvénients :
Option 1 : Investir directement dans un indice pour une rentabilité certaine
Au lieu de sélectionner des actions individuelles, investir dans un indice japonais est plus simple et plus sûr. La croissance peut être moins spectaculaire qu’avec une seule action, mais si le marché japonais dans son ensemble monte, l’investisseur profite d’un gain certain. L’indice Nikkei 225 couvre les 225 principales sociétés cotées, incluant toutes les grandes entreprises japonaises.
Au premier semestre, le Nikkei 225 a d’abord chuté à 31 136 points dans la panique tarifaire mondiale, puis a rebondi fortement grâce à la correction de valorisation, aux flux de capitaux et à l’amélioration des fondamentaux. La tendance haussière est encore incertaine, mais le marché japonais a quitté sa posture excessivement prudente, ce qui en fait une option d’allocation d’actifs.
Option 2 : Acheter des actions japonaises via un canal américain
De nombreuses grandes sociétés japonaises émettent des certificats de dépôt américains (ADR). Toyota ™, SoftBank (SFTBY), Sumitomo Mitsui (SMFG), Nintendo (NTDOY) peuvent être achetés simplement en ouvrant un compte américain, avec une liquidité équivalente à celle du marché local, et leur évolution suit généralement celle des actions japonaises.
( Option 3 : Passer par un courtier taïwanais en sous-traitance
Acheter directement des actions japonaises est plus complexe, mais des courtiers comme Yuanta ou Fubon proposent des services de sous-traitance. La procédure est plus compliquée, avec des limites de quantité, des frais plus élevés. Il faut se renseigner auprès du service client.
Perspectives à long terme et conseils pour le court terme sur les actions japonaises
Court terme : La tendance récente du marché japonais dépend principalement de la politique commerciale. Même si la baisse des tarifs a entraîné un rebond, la croissance mondiale ralentie et la faiblesse des exportations japonaises limitent probablement le Nikkei entre 37 000 et 38 000 points. Les analystes expérimentés rappellent que l’afflux de capitaux étrangers est principalement basé sur l’arbitrage de valorisation, et la durée de cette vague de flux reste incertaine.
Moyen terme : La clé sera la transition de la politique monétaire de la Banque du Japon vers une normalisation. Si la BoJ commence à relever ses taux, la valorisation des banques pourrait s’améliorer, et le yen pourrait se normaliser, renforçant la rentabilité des entreprises. La question centrale reste la synchronisation entre la hausse des taux et la conjoncture mondiale.
Long terme : Pour que le Nikkei dépasse durablement 40 000 points, plusieurs facteurs doivent converger : la poursuite des réformes de gouvernance, la croissance des industries émergentes, et une amélioration concrète des relations commerciales entre le Japon et les États-Unis. Ces conditions ne sont pas encore toutes réunies, et la patience reste de mise pour les investisseurs.
Voir l'original
Cette page peut inclure du contenu de tiers fourni à des fins d'information uniquement. Gate ne garantit ni l'exactitude ni la validité de ces contenus, n’endosse pas les opinions exprimées, et ne fournit aucun conseil financier ou professionnel à travers ces informations. Voir la section Avertissement pour plus de détails.
Guide d'investissement dans les actions populaires japonaises|Comment sélectionner les actions japonaises et saisir les opportunités d'investissement
Pourquoi est-ce le bon moment pour investir dans les actions japonaises ?
Depuis le début de l’année 2025, le marché boursier japonais a connu une véritable « montagne russe ». Après une chute brutale en avril due à la tempête tarifaire de Trump, le marché japonais a rebondi fortement, notamment au deuxième trimestre, avec une tendance haussière de plus en plus marquée. Au 30 juin, l’indice Nikkei 225 a dépassé les 40 000 points, atteignant 40 487 points, un sommet récent.
La logique derrière cette hausse mérite une analyse approfondie. Tout d’abord, c’est la redécouverte de la valeur des entreprises japonaises par le marché. Lors de la panique d’avril, le PER (Price Earnings Ratio) du marché japonais est tombé à 12, faisant du Japon une « zone de valeur » parmi les principales bourses mondiales. Progressivement, les investisseurs ont compris que les prévisions pessimistes étaient excessives, et le PER s’est stabilisé autour de 13, la valorisation se réajustant, ce qui a été le moteur principal de la transition haussière.
Ensuite, les capitaux internationaux ajustent leur stratégie. La tendance à « réduire leur exposition aux actions américaines » s’intensifie, les investisseurs étrangers réallouent leurs actifs, et le marché japonais, relativement bon marché, devient une cible prioritaire. Plus important encore, les réformes de gouvernance d’entreprise impulsées par la Bourse de Tokyo (TSE) commencent à porter leurs fruits : de plus en plus de sociétés cotées augmentent leurs dividendes, rachetent leurs actions, ce qui indique une amélioration réelle des fondamentaux, et non une simple transition technique.
Par ailleurs, la reprise de la chaîne technologique mondiale stimule la performance des actions dans la semi-conducteurie et les équipements de précision japonais, renforçant la confiance dans la marché. Cependant, la pérennité de cette transition dépend encore de la politique monétaire de la Banque du Japon et de la tolérance au risque des investisseurs mondiaux, qui pourrait à nouveau évoluer.
Il est également important de noter que la récente action de Warren Buffett a renforcé la confiance du marché. Depuis 2019, il investit dans les cinq grandes sociétés commerciales japonaises (Mitsubishi, Mitsui, Itochu, Sumitomo, Marubeni), et en juin dernier, il a encore accru ses positions. Lors de l’assemblée annuelle de Berkshire Hathaway, Buffett a déclaré qu’il ne vendrait « pas ces participations pendant 50 ans », ce qui témoigne de sa confiance.
Sélection de 7 actions japonaises populaires
1. Keyence (6861.JP) - Champion de l’automatisation industrielle
Les investisseurs non spécialisés connaissent peut-être peu le nom Keyence, mais cette société est un véritable « champion caché » dans le domaine de l’automatisation industrielle. Fondée en 1974 par Takehiro Takizaki à Osaka, Keyence a toujours défendu une philosophie « orientée conception », en se concentrant sur le développement de capteurs à haute valeur ajoutée, de systèmes visuels, de marquage laser et d’instruments de mesure industriels. Bien qu’elle ne produise pas directement, sa vaste réseau de vente directe à l’échelle mondiale a permis à ses produits d’être distribués dans 46 pays et régions.
Les applications de Keyence couvrent trois domaines clés : l’automatisation industrielle (capteurs, lecteurs de codes-barres), la mesure de précision (microscopes numériques, équipements de mesure) et le contrôle de procédé (équipements de traitement laser). Dans les secteurs de la semi-conducteurie, de l’automobile et de la biotechnologie, le logo bleu de Keyence est devenu un symbole de « l’usine intelligente ».
Les résultats financiers pour l’exercice 2024 sont remarquables : chiffre d’affaires de 1,059 billion de yens, bénéfice opérationnel de 549,78 milliards de yens, et un bénéfice net de 398,66 milliards de yens. Selon les analystes de Wall Street, le prix cible moyen sur 12 mois est de 74 282,41 yens, avec un maximum à 80 075,16 yens. Comparé au prix actuel de 56 800 yens, Keyence possède un potentiel de hausse d’environ 30%.
2. Tokyo Electron (8035.JP) - Leader des équipements pour semi-conducteurs
Tokyo Electron est un fournisseur incontournable dans la chaîne mondiale de semi-conducteurs, avec une capitalisation boursière de 12,6 trillions de yens. La société fournit principalement des systèmes de nettoyage de wafers, des équipements de dépôt de couches minces, à des géants comme Samsung, TSMC, Intel. Avec l’importance stratégique croissante des semi-conducteurs dans l’électronique et la défense, la demande pour ces équipements ne cesse d’augmenter.
Pour l’exercice 2024, le chiffre d’affaires consolidé atteint 2,43 trillions de yens, en hausse de 32,8%. Les ventes à l’étranger ont crû de façon spectaculaire, atteignant 2,24 trillions de yens (+36,2%), représentant 92,2% du total. Malgré une hausse de 28,5% des coûts de vente, la gestion rigoureuse des coûts a permis une croissance du bénéfice brut de 38,1%, à 1,15 trillion de yens, avec une marge brute en hausse de 1,7 point à 47,1%. Plus impressionnant encore, le bénéfice opérationnel a bondi de 52,8% à 697,32 milliards de yens, et le bénéfice net après impôts a augmenté de 49,5% pour atteindre 544,13 milliards de yens, avec un EPS passant de 783,8 à 1182,4 yens.
Les analystes de Jefferies maintiennent une recommandation d’achat, avec un objectif de 32 000 yens, laissant une marge de progression importante.
3. Mitsubishi Heavy Industries (7011.JP) - Leader en défense et industrie lourde
Mitsubishi Heavy Industries, considéré comme un « fossile vivant » de l’industrie japonaise, remonte à 1884 avec la création du chantier naval Mitsubishi. Depuis l’ère Meiji, cette entreprise centenaire a été témoin de toute l’industrialisation du Japon, et s’est aujourd’hui développée en un conglomérat couvrant l’aérospatial, l’énergie, la mécanique industrielle.
Les perspectives pour 2025-26 sont très optimistes. Sans tenir compte des effets des tarifs américains, la demande en défense étant forte, Mitsubishi Heavy prévoit une croissance de 9,6% du bénéfice opérationnel à 420 milliards de yens pour 2025-26. Cela s’appuie sur la performance remarquable de 2024-25, avec un bénéfice opérationnel de 383,2 milliards de yens (+35,6%). La division aérospatiale et défense voit ses profits augmenter de 40%, tandis que l’énergie progresse de 17%, constituant les principaux moteurs de croissance.
Les analystes estiment un prix cible moyen de 3 743,76 yens, avec un maximum à 4 100 yens. Par rapport au cours actuel de 3 185 yens, cela laisse une marge de hausse de 17,54%.
4. Nintendo (7974.JP) - Point de transition dans l’industrie du jeu vidéo
Nintendo, géant du divertissement pour joueurs du monde entier, a connu une année 2024 décevante. Le chiffre d’affaires a chuté de 30,3% à 1,16 trillion de yens, le bénéfice opérationnel a plongé de 46,6% à 282,5 milliards, et le bénéfice net a reculé de 43,2% à 278,8 milliards.
La baisse du chiffre d’affaires s’explique principalement par : 1) la fin du cycle de vie de la Switch actuelle, avec une forte attente pour la nouvelle génération ; 2) l’annonce de la Switch 2 a encore freiné la volonté d’achat des consommateurs. La répartition géographique montre que l’Amérique représente 44,2% du chiffre d’affaires, l’Europe 24,5%, et le Japon 23,6%.
Mais pourquoi continuer à s’y intéresser ? Les analystes estiment que l’industrie du jeu vidéo retrouve ses atouts d’investissement. Doug Creutz, analyste chez TD Cowen, indique que la croissance du secteur dépasse toujours celle du PIB mondial, grâce à l’expansion du nombre de joueurs et à la diversification des modèles de monétisation — abonnements, objets virtuels, mises à jour saisonnières — permettant aux éditeurs de maximiser leurs revenus par utilisateur.
Les 11 analystes de Wall Street donnent en moyenne un objectif de 14 035,27 yens sur 12 mois, avec un maximum à 20 780 yens, ce qui reflète une forte confiance dans l’avenir de Nintendo.
5. Sony Group (6758.JP) - Bénéficiaire de l’écosystème contenu
Les résultats du dernier trimestre de Sony montrent une croissance de 4,6% du bénéfice net à 197,7 milliards de yens, soutenue par la musique et le cinéma. La société prévoit toutefois une baisse de 13% du bénéfice pour le nouvel exercice, principalement à cause des tarifs américains.
Les performances varient selon les divisions. La musique et le cinéma ont été les moteurs de la profitabilité, grâce aux investissements dans l’écosystème contenu : acquisition de Bungie, plateforme d’animation Crunchyroll, partenariat avec Kadokawa pour développer des IP dérivées. Ces investissements portent leurs fruits.
En revanche, la division hardware est en difficulté. Les ventes de PS5 ont été révisées à la baisse, passant de 1,85 million à 1,5 million d’unités. La concurrence dans le marché des consoles s’intensifie. La menace principale vient aussi des tarifs américains, qui pourraient réduire le bénéfice opérationnel de 100 milliards de yens, obligeant Sony à repenser sa chaîne d’approvisionnement mondiale.
Les dirigeants de Sony ont déjà pris des mesures : diversification des sites de production, ajustement des prix. La capacité de Sony à conjuguer « agilité » japonaise et transformation vers les services de contenu sera cruciale pour faire face aux risques géopolitiques, et constitue un point clé à suivre.
Les 9 analystes de Wall Street fixent en moyenne un objectif de 4 389,49 yens sur 12 mois, avec un maximum à 4 910 yens. Par rapport au prix actuel de 3 607 yens, cela laisse un potentiel de hausse d’environ 21,69%.
6. Mitsubishi Corporation (8058.JP) - Investissement long terme de Buffett
Mitsubishi Corporation, l’un des cinq grands sôshâ japonais, est aussi l’une des entreprises préférées de Buffett chez Berkshire Hathaway. En juin 2025, Berkshire a annoncé avoir augmenté ses participations dans ces cinq sôshâ de 1,0% à 1,7%, portant sa détention totale à 8,5% à 9,8%.
Buffett a commencé à investir dans ces sociétés dès juillet 2019, attiré par leur gestion efficace du capital, leur management compétent, et leur orientation vers la valeur pour l’actionnaire. Dans la lettre aux actionnaires de février 2025, Buffett a indiqué avoir obtenu l’accord japonais pour porter sa participation à plus de 9,9%, laissant entendre qu’il continuerait à renforcer ses positions. Ces sôshâ détiennent ou participent à de nombreux projets dans l’énergie, les ressources et les infrastructures à l’échelle mondiale.
Les résultats pour l’exercice 2025 (au 31 mars) montrent un chiffre d’affaires de 18,6 trillions de yens, en baisse de 4,9%, mais un bénéfice avant impôt en croissance de 2,3% à 14 000 milliards de yens. Le bénéfice net attribuable à la société mère s’élève à 950,7 milliards de yens, en léger recul de 1,4%, mais témoigne de la résilience des sôshâ japonais face aux vents contraires économiques.
Actuellement, le cours de Mitsubishi Corporation est un peu élevé, il est conseillé d’attendre une correction pour entrer à un prix raisonnable, mais la valeur long terme reste claire.
7. Hitachi (6501.JP) - De fabricant à fournisseur de services, une transition réussie
Hitachi, avec 111 ans d’histoire, est connu pour ses téléviseurs, magnétoscopes et batteries Maxell. La société a récemment multiplié les acquisitions, notamment celle de GlobalLogic, société américaine de services numériques, pour accélérer sa transformation vers un fournisseur de solutions logicielles. Le PDG, Toshiaki Higashihara, affirme : « Ce sera une transformation majeure pour toute l’entreprise. »
Fondée en 1910, Hitachi est réputée pour sa stratégie agressive d’acquisitions dans le secteur industriel. Elle a quitté la majorité de ses activités grand public, vendant notamment ses outils électriques et ses chimies. La nouvelle stratégie est claire : conserver ses activités de transport ferroviaire, de pièces automobiles, et se concentrer sur la digitalisation industrielle, pour accompagner la transformation numérique de ses clients manufacturiers.
Après la tempête tarifaire de Trump en avril, le cours de l’action Hitachi a fortement chuté, mais a rapidement rebondi, et reste proche de ses sommets de 20 ans. Selon Ulrike Schaede, professeure à l’Université de Californie à San Diego, la transformation de Hitachi, passant d’un fabricant électrique à un fournisseur de solutions numériques pour infrastructures, est un exemple de transition d’entreprise réussie.
L’attractivité de Hitachi réside dans sa stratégie claire de transition, sa forte capacité d’exécution, et la reconnaissance du marché de sa vision.
Comment les investisseurs taïwanais peuvent-ils entrer dans les actions japonaises populaires ?
Après avoir identifié les actions souhaitées, il faut choisir le canal d’investissement adapté. Voici trois options, avec leurs avantages et inconvénients :
Option 1 : Investir directement dans un indice pour une rentabilité certaine
Au lieu de sélectionner des actions individuelles, investir dans un indice japonais est plus simple et plus sûr. La croissance peut être moins spectaculaire qu’avec une seule action, mais si le marché japonais dans son ensemble monte, l’investisseur profite d’un gain certain. L’indice Nikkei 225 couvre les 225 principales sociétés cotées, incluant toutes les grandes entreprises japonaises.
Au premier semestre, le Nikkei 225 a d’abord chuté à 31 136 points dans la panique tarifaire mondiale, puis a rebondi fortement grâce à la correction de valorisation, aux flux de capitaux et à l’amélioration des fondamentaux. La tendance haussière est encore incertaine, mais le marché japonais a quitté sa posture excessivement prudente, ce qui en fait une option d’allocation d’actifs.
Option 2 : Acheter des actions japonaises via un canal américain
De nombreuses grandes sociétés japonaises émettent des certificats de dépôt américains (ADR). Toyota ™, SoftBank (SFTBY), Sumitomo Mitsui (SMFG), Nintendo (NTDOY) peuvent être achetés simplement en ouvrant un compte américain, avec une liquidité équivalente à celle du marché local, et leur évolution suit généralement celle des actions japonaises.
( Option 3 : Passer par un courtier taïwanais en sous-traitance
Acheter directement des actions japonaises est plus complexe, mais des courtiers comme Yuanta ou Fubon proposent des services de sous-traitance. La procédure est plus compliquée, avec des limites de quantité, des frais plus élevés. Il faut se renseigner auprès du service client.
Perspectives à long terme et conseils pour le court terme sur les actions japonaises
Court terme : La tendance récente du marché japonais dépend principalement de la politique commerciale. Même si la baisse des tarifs a entraîné un rebond, la croissance mondiale ralentie et la faiblesse des exportations japonaises limitent probablement le Nikkei entre 37 000 et 38 000 points. Les analystes expérimentés rappellent que l’afflux de capitaux étrangers est principalement basé sur l’arbitrage de valorisation, et la durée de cette vague de flux reste incertaine.
Moyen terme : La clé sera la transition de la politique monétaire de la Banque du Japon vers une normalisation. Si la BoJ commence à relever ses taux, la valorisation des banques pourrait s’améliorer, et le yen pourrait se normaliser, renforçant la rentabilité des entreprises. La question centrale reste la synchronisation entre la hausse des taux et la conjoncture mondiale.
Long terme : Pour que le Nikkei dépasse durablement 40 000 points, plusieurs facteurs doivent converger : la poursuite des réformes de gouvernance, la croissance des industries émergentes, et une amélioration concrète des relations commerciales entre le Japon et les États-Unis. Ces conditions ne sont pas encore toutes réunies, et la patience reste de mise pour les investisseurs.