Un acteur autrefois dominant face à des vents contraires
Constellation Brands (NYSE : STZ) a perdu une partie de son éclat au cours des trois dernières années. Alors que le S&P 500 a augmenté de plus de 70 %, l’action de Constellation a chuté de plus de 40 %, ce qui témoigne des préoccupations des investisseurs quant à la direction de l’entreprise. Le plus grand producteur mondial de boissons alcoolisées, autrefois considéré comme une valeur sûre, suscitait le respect en tant qu’actif de premier ordre, mais les turbulences récentes ont soulevé de sérieuses questions sur sa trajectoire de reprise.
Que s’est-il passé pour déclencher ce déclin ? La réponse réside dans une combinaison de défis opérationnels, de pressions macroéconomiques et de changements dans le comportement des consommateurs, qui ont simultanément comprimé les trois segments principaux d’activité de Constellation.
Comprendre le ralentissement des revenus dans les trois lignes de métier
Le portefeuille de Constellation couvre plus de 100 marques de boissons réparties en trois catégories. En exercice 2025, la répartition était : la bière représentait 84 % du chiffre d’affaires (avec Corona, Modelo et Pacifico), les vins représentaient 14 % (Kim Crawford, Ruffino 1887, The Prisoner), et les spiritueux 4 % (Casa Noble Tequila, Svedka Vodka, High West Whiskey).
La branche bière : d’une croissance à deux chiffres à une croissance à un chiffre
Le segment bière raconte une histoire prudente :
Année fiscale
Croissance du chiffre d’affaires
FY 2023
11 %
FY 2024
9 %
FY 2025
5 %
La croissance des revenus issus de la bière s’est fortement compressée. Plusieurs facteurs interconnectés ont créé cette tempête parfaite. D’abord, les jeunes consommateurs américains boivent tout simplement moins d’alcool que leurs prédécesseurs — un changement démographique qui impacte toute l’industrie. Plus précisément, les consommateurs hispaniques (qui génèrent environ 50 % des ventes de bière) ont réduit leurs dépenses en raison des incertitudes liées à l’immigration et des pressions économiques plus larges durant les administrations récentes.
Les dynamiques d’offre et de coûts ont aggravé la situation. La hausse des tarifs sur les canettes en aluminium — représentant près de 40 % des expéditions en provenance du Mexique — combinée aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement mexicaine et à une inflation persistante ont forcé des augmentations de prix agressives. Ironiquement, ces hausses ont encore réduit la demande. Bien que Constellation ait innové avec des seltzers alcoolisés et des alternatives sans alcool, ces efforts n’ont pas pu compenser la baisse du volume traditionnel de bière.
Vins et spiritueux : une retraite stratégique
Les segments plus petits de l’entreprise ont connu des déclins encore plus marqués :
Année fiscale
Croissance des vins
Croissance des spiritueux
FY 2023
(5%)
6 %
FY 2024
(10%)
(7%)
FY 2025
(7%)
(11%)
Pour s’adapter aux préférences changeantes des consommateurs vers des produits premium, Constellation a cédé une part importante de ses stocks de vins et spiritueux de gamme inférieure. Cette optimisation du portefeuille a réduit le chiffre d’affaires global de la division, mais a concentré l’entreprise sur des offres à marges plus élevées. Cependant, ce compromis a accru la dépendance à la catégorie bière en difficulté — aggravant la vulnérabilité globale.
Impact global
Année fiscale
Croissance totale du chiffre d’affaires
FY 2023
7 %
FY 2024
5 %
FY 2025
2 %
La croissance totale du chiffre d’affaires s’est comprimée de 7 % à seulement 2 % en trois ans — une trajectoire qui inquiète les investisseurs habitués à une expansion régulière.
Rentabilité sous pression : un revers temporaire
Le tableau des bénéfices de Constellation a été tout aussi turbulent. La société a enregistré des pertes GAAP en 2022 et 2023, principalement en raison de son investissement problématique dans l’opérateur canadien de cannabis Canopy Growth (NASDAQ : CGC) — un pari stratégique qui s’est effondré. Bien que l’exercice 2024 ait retrouvé la rentabilité, une nouvelle perte est apparue en 2025, la société ayant enregistré d’importantes charges d’amortissement liées à des cessions d’actifs en cours.
Ces charges exceptionnelles ont masqué des défis opérationnels sous-jacents, même si la direction pense que le pire est derrière eux.
Ce qui nous attend : la feuille de route de la reprise
Réalité à court terme (Exercice 2026)
Constellation prévoit une poursuite de la contraction au premier semestre de l’exercice 2026, avec une baisse de 10 % du chiffre d’affaires en glissement annuel. Pour l’année complète, la direction prévoit :
Une baisse de 2-4 % des ventes de bière
Une baisse de 17-20 % des ventes de vins et spiritueux (sur une base organique)
Une baisse de 4-6 % du chiffre d’affaires total (sur une base organique)
Les analystes sont encore plus pessimistes, anticipant une chute de 11 % du chiffre d’affaires pour l’année entière.
Stabilisation à moyen terme (Exercices 2027-2028)
Les perspectives s’améliorent avec le temps :
Exercice 2027 : le chiffre d’affaires devrait rester presque stable alors que l’entreprise se stabilise
Exercice 2028 : les analystes prévoient une modeste hausse de 3 % du chiffre d’affaires, à mesure que les opérations s’ajustent et que les vents macroéconomiques se calment
Sur le plan de la rentabilité, Constellation devrait retrouver la profitabilité selon les normes GAAP en 2026. Les projections ajustées (non-GAAP) du bénéfice par action indiquent :
2026 : en baisse de 4 %
2027 : en hausse de 8 % (avec la stabilisation de l’activité)
2028 : en baisse de 2 %
Ces chiffres suggèrent que l’entreprise peut réaliser une reprise modérée grâce à l’optimisation du portefeuille et à la réduction des charges exceptionnelles, bien que les estimations consensuelles comportent une incertitude inhérente.
Valorisation et revenus : un signal mitigé
Constellation se négocie à un multiple attrayant de 12 fois le bénéfice ajusté prévu — environ 40 % en dessous des multiples moyens historiques. Le rendement du dividende prévu de 2,9 % offre un revenu significatif par rapport aux moyennes du marché.
Ce plancher de valorisation offre une protection à la baisse pour les investisseurs à long terme. Cependant, le potentiel de hausse de l’action restera probablement limité jusqu’à ce que la direction convainque le marché que son modèle d’affaires restructuré peut soutenir une croissance rentable tout en naviguant dans les différends tarifaires en cours et les changements de préférences des consommateurs.
Projection sur trois ans : mouvement latéral jusqu’à la preuve
Selon les tendances actuelles et les attentes des analystes, l’action Constellation évoluera probablement latéralement au cours des trois prochaines années. La société ne dispose ni de catalyseurs pour une appréciation significative ni de risques justifiant des baisses importantes.
La réussite dépendra de trois facteurs :
Ajustement du portefeuille : concentration sur des produits premium générant des marges durables
Efficacité opérationnelle : gestion des tarifs et des coûts de la chaîne d’approvisionnement sans continuer à augmenter les prix qui étouffent la demande
Adaptation des consommateurs : stabilisation du volume chez les clients vieillissants tout en captant les jeunes par l’innovation produit
Tant que ces éléments ne seront pas clairement alignés — ce qui demande généralement 2 à 3 ans d’exécution — le marché restera probablement sceptique, maintenant les valorisations comprimées.
En résumé : une opportunité d’investissement
Constellation Brands présente un scénario classique de redressement : valorisation peu coûteuse, rendement attrayant, mais visibilité incertaine. La société n’est pas encore en difficulté, mais elle ne l’est pas encore dans la bonne direction. Les investisseurs en quête de stabilité pourraient trouver un intérêt dans le dividende ; ceux qui recherchent la croissance devraient surveiller les résultats trimestriels pour des preuves concrètes de reprise avant d’engager des capitaux.
Voir l'original
Cette page peut inclure du contenu de tiers fourni à des fins d'information uniquement. Gate ne garantit ni l'exactitude ni la validité de ces contenus, n’endosse pas les opinions exprimées, et ne fournit aucun conseil financier ou professionnel à travers ces informations. Voir la section Avertissement pour plus de détails.
Les perspectives à trois ans pour Constellation Brands : le géant des boissons peut-il retrouver de l'élan ?
Un acteur autrefois dominant face à des vents contraires
Constellation Brands (NYSE : STZ) a perdu une partie de son éclat au cours des trois dernières années. Alors que le S&P 500 a augmenté de plus de 70 %, l’action de Constellation a chuté de plus de 40 %, ce qui témoigne des préoccupations des investisseurs quant à la direction de l’entreprise. Le plus grand producteur mondial de boissons alcoolisées, autrefois considéré comme une valeur sûre, suscitait le respect en tant qu’actif de premier ordre, mais les turbulences récentes ont soulevé de sérieuses questions sur sa trajectoire de reprise.
Que s’est-il passé pour déclencher ce déclin ? La réponse réside dans une combinaison de défis opérationnels, de pressions macroéconomiques et de changements dans le comportement des consommateurs, qui ont simultanément comprimé les trois segments principaux d’activité de Constellation.
Comprendre le ralentissement des revenus dans les trois lignes de métier
Le portefeuille de Constellation couvre plus de 100 marques de boissons réparties en trois catégories. En exercice 2025, la répartition était : la bière représentait 84 % du chiffre d’affaires (avec Corona, Modelo et Pacifico), les vins représentaient 14 % (Kim Crawford, Ruffino 1887, The Prisoner), et les spiritueux 4 % (Casa Noble Tequila, Svedka Vodka, High West Whiskey).
La branche bière : d’une croissance à deux chiffres à une croissance à un chiffre
Le segment bière raconte une histoire prudente :
La croissance des revenus issus de la bière s’est fortement compressée. Plusieurs facteurs interconnectés ont créé cette tempête parfaite. D’abord, les jeunes consommateurs américains boivent tout simplement moins d’alcool que leurs prédécesseurs — un changement démographique qui impacte toute l’industrie. Plus précisément, les consommateurs hispaniques (qui génèrent environ 50 % des ventes de bière) ont réduit leurs dépenses en raison des incertitudes liées à l’immigration et des pressions économiques plus larges durant les administrations récentes.
Les dynamiques d’offre et de coûts ont aggravé la situation. La hausse des tarifs sur les canettes en aluminium — représentant près de 40 % des expéditions en provenance du Mexique — combinée aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement mexicaine et à une inflation persistante ont forcé des augmentations de prix agressives. Ironiquement, ces hausses ont encore réduit la demande. Bien que Constellation ait innové avec des seltzers alcoolisés et des alternatives sans alcool, ces efforts n’ont pas pu compenser la baisse du volume traditionnel de bière.
Vins et spiritueux : une retraite stratégique
Les segments plus petits de l’entreprise ont connu des déclins encore plus marqués :
Pour s’adapter aux préférences changeantes des consommateurs vers des produits premium, Constellation a cédé une part importante de ses stocks de vins et spiritueux de gamme inférieure. Cette optimisation du portefeuille a réduit le chiffre d’affaires global de la division, mais a concentré l’entreprise sur des offres à marges plus élevées. Cependant, ce compromis a accru la dépendance à la catégorie bière en difficulté — aggravant la vulnérabilité globale.
Impact global
La croissance totale du chiffre d’affaires s’est comprimée de 7 % à seulement 2 % en trois ans — une trajectoire qui inquiète les investisseurs habitués à une expansion régulière.
Rentabilité sous pression : un revers temporaire
Le tableau des bénéfices de Constellation a été tout aussi turbulent. La société a enregistré des pertes GAAP en 2022 et 2023, principalement en raison de son investissement problématique dans l’opérateur canadien de cannabis Canopy Growth (NASDAQ : CGC) — un pari stratégique qui s’est effondré. Bien que l’exercice 2024 ait retrouvé la rentabilité, une nouvelle perte est apparue en 2025, la société ayant enregistré d’importantes charges d’amortissement liées à des cessions d’actifs en cours.
Ces charges exceptionnelles ont masqué des défis opérationnels sous-jacents, même si la direction pense que le pire est derrière eux.
Ce qui nous attend : la feuille de route de la reprise
Réalité à court terme (Exercice 2026)
Constellation prévoit une poursuite de la contraction au premier semestre de l’exercice 2026, avec une baisse de 10 % du chiffre d’affaires en glissement annuel. Pour l’année complète, la direction prévoit :
Les analystes sont encore plus pessimistes, anticipant une chute de 11 % du chiffre d’affaires pour l’année entière.
Stabilisation à moyen terme (Exercices 2027-2028)
Les perspectives s’améliorent avec le temps :
Sur le plan de la rentabilité, Constellation devrait retrouver la profitabilité selon les normes GAAP en 2026. Les projections ajustées (non-GAAP) du bénéfice par action indiquent :
Ces chiffres suggèrent que l’entreprise peut réaliser une reprise modérée grâce à l’optimisation du portefeuille et à la réduction des charges exceptionnelles, bien que les estimations consensuelles comportent une incertitude inhérente.
Valorisation et revenus : un signal mitigé
Constellation se négocie à un multiple attrayant de 12 fois le bénéfice ajusté prévu — environ 40 % en dessous des multiples moyens historiques. Le rendement du dividende prévu de 2,9 % offre un revenu significatif par rapport aux moyennes du marché.
Ce plancher de valorisation offre une protection à la baisse pour les investisseurs à long terme. Cependant, le potentiel de hausse de l’action restera probablement limité jusqu’à ce que la direction convainque le marché que son modèle d’affaires restructuré peut soutenir une croissance rentable tout en naviguant dans les différends tarifaires en cours et les changements de préférences des consommateurs.
Projection sur trois ans : mouvement latéral jusqu’à la preuve
Selon les tendances actuelles et les attentes des analystes, l’action Constellation évoluera probablement latéralement au cours des trois prochaines années. La société ne dispose ni de catalyseurs pour une appréciation significative ni de risques justifiant des baisses importantes.
La réussite dépendra de trois facteurs :
Tant que ces éléments ne seront pas clairement alignés — ce qui demande généralement 2 à 3 ans d’exécution — le marché restera probablement sceptique, maintenant les valorisations comprimées.
En résumé : une opportunité d’investissement
Constellation Brands présente un scénario classique de redressement : valorisation peu coûteuse, rendement attrayant, mais visibilité incertaine. La société n’est pas encore en difficulté, mais elle ne l’est pas encore dans la bonne direction. Les investisseurs en quête de stabilité pourraient trouver un intérêt dans le dividende ; ceux qui recherchent la croissance devraient surveiller les résultats trimestriels pour des preuves concrètes de reprise avant d’engager des capitaux.